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Au Marathon de Montréal…comme lapin de 3h45

par JP Leclerc 27 Septembre 2011, 19:10 Road Race

Hey JP, cours-tu à Montréal en fin de semaine? 

Nooooon, le marathon de Chicago approche et je viens tout juste de compléter mon premier demi-ironman, je vais faire une longue sortie sur le parcours du marathon avec quelqu’un…

Dès mon arrivé à la piste de McGill mardi dernier, pour notre entrainement d’intervalles, Stephen DeBardi me posa la question suivante:Tentes-tu de faire le lapin de 3:45 pour le marathon? Sans hésiter, ne serais-ce qu’une seconde, ma réponse fut OUI! 

Voilà que soudainement, je me joignais au 42.2km à titre de bunny officiel. Que je faisais donc 2 marathons en 2 semaines…certes un molo et l’autre à fond, mais tout de même 2 MARATHONS!!! Tard un peu comme dernière longue sortie avant Chicago…je récupère vite et je le ferai doucement, ce ne sera pas si pire!

Le deal est le suivant, ils me paient l’inscription comme coureur ordinaire MAIS je dois porter une casquette aux grosses oreilles de lapin ainsi qu’une surprenamment grosse pancarte portant l’inscription de 3:45 afin d’être bien visible pour les autres coureurs et aussi les spectateurs. Ma tâche est de courir le plus steady possible, prodiguer conseilles, astuces et encouragements aux gens qui tentent de suivre leur lapin. Pour une description plus complète de ce qu’est un lapin, voir mon ancien billet ici.

Aussitôt le kit de lapin en ma possession, lorsque je me promène à l’expo du marathon, les gens viennent me voir, m’interpellent pour me parler et me pauser des questions. Qu’elle vitesse? Quel pace? Tu pars tu vite ou molo? C’est quoi ton meilleur temps? Ah je devrais te suivre! Ou J’ESPÈRE te suivre!

À ce moment précis, j’ai réalisé que j’allais probablement avoir un gros groupe sur mes talons. Comme 3:45 est un temps assez accessible, il y aura du monde à mes trousses. Une petite pression s’installe…je dois bien faire ca car des gens comptent sur moi.

Le matin de la course, la température est parfaite (selon moi) mais ils annoncent une grande chaleur tôt en début de journée et de l’humidité sera dans le tapis. Ca va être hot! Les quelques 3000 marathoniens sont entassés sur le Pont Jaques-Cartier prêt pour le glorieux départ. À ce moment, je suis une sorte de vedette, encore une fois les coureurs m’interpellent sans arrêt, mais aussi ils se regroupent tous autour de moi! Certains, prennent même des photos! Hahaha Je deviens un peu nerveux. J’ai pas mal de monde au rendez-vous et le départ est donné! Je leur ai expliqué que j’allais maintenir 5m/20s du kilomètre, le plus constant possible, accélérer un tantinet dans les descentes et prendre les montées plus smooth. La meilleure tactique selon moi pour ne pas perdre trop de coureurs.

Les premiers kilos sont durs, cars je dois sans cesse me ralentir, j’ai l’impression de ne pas courir vite du tout mais ma montre affiche 5:12/km. Woooow slaque…je dois m’adapter au rythme, et descendre le pace. Je n’y suis pas habitué, car même mes longues sorties sont plus rapides que ca. Je tombe alors sur la bonne cadence, au pace de 5:20 du kilomètre, pile-poile. Je les enchaine uns après l’autres tel un métronome. Je dois par contre me ralentir fréquemment car je m’emporte. J’ai vraiment une grosse gang à mes trousses et l’atmosphère est géniale. Une belle camaraderie s’installe dès les premiers kilos. On jase, on déconne et je leur donne le plan de match. Dans le groupe, j’ai toutes sortes de coureurs, du jeune débutant à la vétérante, en passant par le monsieur dans la 50aine. Bref, une belle gang!

J’ai mes splits (temps de passage) écris sur le manche de me pancarte. On passe le 5km avec 40 secondes d’avance, le 10km 20 secondes. On pace! Après notre sortie de l’ile St-Helene et du Circuit Gilles Villeneuve, les masses de foules sont là. La réaction des gens est extraordinaire! Ils cheer le lapin et ses coureurs. Au kilomètre 15, léger retard de 8 secondes. Still on track! Arrivé au 21.1k sur ma montre, je suis toujours au poil, sauf que sur le parcours…pas de marqueur m’indiquant la mi-chemin…Quelques 300m plus tard, on passe sur le tapis de chronométrage officiel qui enregistre notre temps de passage. BIP!

Merde impossible?!?!

Comment, à seulement la moitié, je peux avoir autant d’erreur??? J’ai du prendre plusieurs des détours et virages à l’extérieur et comme le parcours est mesuré à la tangente intérieure, j’ai accumulé une erreur. Cette erreur, additionnée à celle de l’erreur GPS des montres, j’ai subitement 3 minutes de retard. J’étais pourtant totalement à la bonne vitesse. J’aurais du me fier d’avantage au temps sur les bornes de kilométrages de l’organisation, j’aurais donc ajusté mon allure. Erreur de ma pars.

J’ai donc une décision à prendre, soit je pousse un peu plus pour aller chercher le retard, et je perds beaucoup de mes coureurs, soit je maintiens encore le 5:20/km et je les dirige vers un temps final un brin plus haut que 3h45. Je décide de garder le pace mais de l’augmenter juste un peu afin de gratter les secondes sans trop casser ma gang. La foule est toujours aussi géniale tout au long de cette 2ieme moitié, j’ai l’impression qu’ils sont vraiment nombreux et même plus qu’en 2009 quand je l’ai couru. Tan mieux, car ca motive énormément les coureurs de ce faire encourager, et l’effet est lâ même pour moi qui n’est pas vraiment dans la course. Les lapins sont les rock stars des marathons! J’ai des commentaires de tout bord tout côtés, la foule réagit beaucoup à mon passage. C’est très cool!

Mon groupe ce fais de plus en plus petit, de kilos en kilos je perds des guerriers. Certains ont pris les devants, ce sentant d’attaque, mais la majorité ont cassés ou ont simplement ralentis pour éviter de prendre le mur en pleine tronche. Nous sommes maintenant au bas de la fameuse côte Berri, le heart break hill du marathon de Montréal. Je donne mes conseils et commence la montée. À mis chemin, je me retourne comme je fais à l’occasion pour vérifier l’état des troupes, et me voilà presque seul…à peu près personne n’à suivis…j’avais pourtant ralentis. Too bad, je me dois absolument de continuer, je suis déjà en retard sur le programme. Je me retrouve donc dans un bunch de coureurs clairsemé, plus de gros pack alentour de moi. Je ne vois plus les gens avec qui j’ai partagé les premières heures de cette course.

Au point de vue personnel, ca va super bien. C’est pour moi un easy pace alors aucuns problèmes. Tout de même, je bois beaucoup et prend quelques gels car je serai sur mes jambes assez longtemps et je n’y suis pas habitué. Rendu à 35-36k, c’est même un peu long, j’ai hâte que ca finisse. Mon groupe dissipé, je n’ai plus personne pour faire passer le temps. Une chance que la foule est là, elle me porte. GO LE LAPIN!!!  Je maintiens environ 5:17-5:19/km donc right on it! Les quads commencent à en avoir assez, j’aurais le gout de pousser fort, me semble que ca ferais du bien, ca changerais ce rythme monotone. Mais ce n’est pas MA course alors constance. Sur Pie-IX, durant le long faux-plat, plusieurs personnes rush et je les encourage du mieux que je peux. Allez tiens le coup, c’est presque fini. Après Pie-IX ca redescend et tu y es! Let’s Go accroches-toi! Je réussis donc à en faire tenir quelques uns et en aide certains à défoncer le fameux mur.

Je franchis le finish line, à son nouvel emplacement dans le parc Maisonneuve, en 3h48 et sur ma montre 3:47:30. J’ai loupé de peu le target…je suis super déçu. Pas content du tout même. Anyway, j’avais pas mal perdu tout mon monde même avec 2mins de retard, imaginez à 3:45 flat, je me sens un peu moins mal…

Une différence de 2 minutes sur un marathon est minime, mais j’aurais tout de même aimé faire le chiffre exact. Sur 42.2km, la distance est tellement longue que la moindre seconde perdue est exponentielle si tu la traine trop longtemps. C’était ma première expérience comme lapin et j’ai appris que tu ne peux te fier à 100% au GPS. Next time, je l’utiliserai seulement comme référence et je serai plus miré sur les temps de passage aux bornes kilométriques du parcours.

Après la course, plusieurs personnes me félicitent et me remercient de les avoirs aidés, ca me réconforte un peu. Je suis heureux d’avoir pu leur être utile malgré mon manque de précision. J’ai vécu une très belle expérience, je suis tout de même satisfait d’avoir pu aider du monde. 

Une belle journée, une belle organisation et mon 8ieme marathon est complété.

Next Chicago…à fond la caisse ce coup là.

J’espère que tous les gens formidables que j’ai rencontrés ce dimanche, ont bien fini leur course, et surtout objectif atteint ou pas, qu’ils ont eu du plaisir. Du bien bon monde…ce fut agréable de partager ces moments avec vous tous.

 

Jp the bunny Leclerc

 

Nom: Marathon Oasis de Montréal

Lieu: Montréal, Qc

Lien : ICI

Distanc: Marathon (42.2km)

Temps total: 3:47:30 Pacer-Lapin-Bunny

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